"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, juin 23, 2013

ISRAËL-IRAN
ILSS'AIMENT
D'UNAMOURINTENSE
Source : lemonde.fr en ligne
le dimanche 23 juin 2013



Sur Facebook,
Israël aime l'Iran




Par
Jack Paige (Sparknews)



"Iraniens, nous ne bombarderons jamais votre pays. Nous vous aimons." Le 14 mars 2012, alors que la tension monte de nouveau entre l'Iran et Israël, Ronny Edry, un graphiste de Tel-Aviv, écrit ces mots sur une photo qui le représente avec sa fille, et publie l'image sur Facebook.

L'idée est simple : donner un visage à l'"ennemi", montrer aux Iraniens que, comme eux, les Israéliens sont des pères, des mères, des maris et des épouses. Et qu'ils aiment leurs enfants.

L'effet est immédiat. Des Iraniens et des Israéliens se mettent à publier leurs propres photos, avec des messages exprimant tous la même idée : le refus de la guerre.



BOUTEILLE À LA MER

Ronny Edry décide alors de créer une page Facebook, "Israel Loves Iran". Elle est vite adoptée par des Iraniens qui expriment leurs condoléances à la famille d'un soldat israélien tué, par des Israéliens souhaitant une bonne année aux Iraniens. Très vite, la page dépasse les 100 000 "likes" sur Facebook.

Du jour au lendemain, le désir de paix était devenu viral. "J'avais publié la photo comme on lance une bouteille à la mer, sans trop d'espoir. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle produise autant d'effet, raconte Ronny Edry. En Israël, nous n'avons aucune information sur ce qui se passe en Iran, hormis ce que disent nos dirigeants. J'ai été très surpris de découvrir que les Iraniens utilisaient Facebook et qu'il y avait des graphistes en Iran."

Peu de temps après, Majid Nowrouzi, un Iranien vivant en Malaisie, lance la page "Iran Loves Israel". Hanté par la guerre Iran-Irak (1980-1988), qui a emporté son oncle et un ami proche, Majid Nowrouzi voit là un moyen de donner de la voix contre un nouveau conflit. "Parmi toutes les nouvelles inquiétantes qui circulaient à propos de l'Iran et d'Israël, j'ai vu surgir sur Facebook une lueur d'espoir : un type en Israël disait qu'ils ne voulaient pas bombarder l'Iran, qu'ils nous aimaient", raconte-t-il.


"LA PAIX,
C'EST DEUX AMIS PRENANT
LE CAFÉ ENSEMBLE"

Des projets de collaboration entre les deux mouvements naissent, dont "Peace : it's two friends having coffee" ("La paix, c'est deux amis prenant le café ensemble") : une série de photos sur lesquelles des gens ordinaires de pays considérés comme ennemis posent ensemble.

Parmi les projets les plus ambitieux figure la campagne d'affichage "Iraniens à Tel-Aviv", en octobre 2012 : pendant trois semaines, les 70 bus de la capitale israélienne ont porté des posters représentant, côte à côte, des Iraniens et des Israéliens.

Ronny Edry a fait des émules dans le monde : en témoignent les pages Facebook "Afghanistan Loves Israel", "Palestine Loves Israel", "America Loves Iran", ou encore "Australia Loves Iraq and Afghanistan". Il veut maintenant monter une start-up, The Creative Lab. Le projet, qui vient d'être lancé, a pour objectif d'attirer des artistes talentueux pour réfléchir à des projets innovants pour promouvoir la paix par la publicité

DES PONTS ENTRE LES GENS

Malgré le formidable accueil qu'a reçu l'initiative de Ronny Edry, certains observateurs rappellent qu'une page Facebook ne résoudra pas les divergences profondes entre l'Iran et Israël. Face à la dure réalité géopolitique, des images joyeuses et de courts messages sur les réseaux sociaux ne peuvent rien.

Majid Nowrouzi a une réponse à ces critiques : "J'ai tellement entendu dire que ce projet est naïf que j'ai fini par le penser moi-même. Mais j'ai pris conscience que c'est à ces choses "naïves", l'amour et l'amitié, que j'aspire." Ronny Edry revendique lui aussi une part de naïveté, mais il reste convaincu que bâtir des ponts entre les gens constitue une première étape sur le chemin de la paix : "Il est facile de faire la guerre contre quelqu'un que l'on ne connaît pas."

Quoi que l'avenir réserve, Ronny Edry est convaincu que la simple existence de cette communauté virtuelle compliquera la tâche de ceux qui voudraient engager les deux pays sur la voie du conflit ouvert.

Certes, les relations officielles entre l'Iran et Israël ne se sont pas améliorées depuis que Ronny Edry a lancé sa bouteille à la mer. Mais la campagne "Israël Loves Iran" a fait naître de l'espoir chez ses partisans, qui éprouvent la satisfaction de "faire quelque chose".

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