"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, avril 21, 2013

LAPOLOGNEREMONTE
LESPAGES
DESONHISTOIREJUIVE
OUVERTUREDUMUSEE
DEDIEEAUXJUIFSPOLONAIS

Source : lefigaro.fr en ligne le samedi 20 avril 2013



La Pologne se souvient
du Ghetto de Varsovie


Par
Claire Bommelaer



                                           L'intérieur du Musée d'histoire des Juifs de Pologne.
                                         Crédits photo: AFP PHOTO/JANEK SKARZYNSKI 

Un musée de l'histoire juive polonaise a été inauguré vendredi, jour du 70e anniversaire du soulèvement du Ghetto de Varsovie. Avec ce musée, le pays cherche a renouer les fils d'un passé occulté, notamment sous l'ère communiste.

J'en profite1/5«L'histoire du ghetto de Varsovie, c'est l'histoire de notre ville et celle de notre pays». Qui aurait imaginé qu'un jour le maire de Varsovie, puisse prononcer une telle phrase? Vendredi, le pays a célébré le 70e anniversaire du soulèvement du Ghetto contre les nazis, avec les honneurs nationaux et l'inauguration de l'immense Musée d'histoire des Juifs de Pologne. L'exposition permanente du musée n'est pas achevée, et n'ouvrira au public que l'année prochaine. Mais la Pologne tenait à organiser une inauguration symbolique, en un jour qui ne l'était pas moins, afin de marquer sa volonté de regarder un passé longtemps occulté.

Construit à l'emplacement du Ghetto, sur une place restée vide, le musée n'est pas, vu de l'extérieur, un geste architectural audacieux. Rectangle massif, il possède simplement une césure, voulue par les deux architectes finlandais, Rainer Mahlamaki et Ilmari Lahdelma. Certains y verront la cassure qu'a été la guerre pour le monde juif, d'autres une image du passage de la Mer Morte. L'immensité du bâtiment, qui s'étend sur 13 000 m2, ainsi que sa muséographie, devrait tout même l'inscrire comme un des grands musées du monde consacrés à la culture juive, aux côtés de celui de Berlin ou de celui de New York.


«J'avais un rêve»

Trois millions et demi de juifs vivaient en Pologne avant la guerre et 90 % d'entre eux ont péri pendant la Shoah. Mais le musée n'a pas vocation à devenir un lieu de mémoire, comme le musée de Washington ou le site de Yad Vashem à Jérusalem. Il cherche justement à donner une autre vision du lien entre la Pologne et les Juifs. À travers huit galeries, mille ans de présence juive vont être présentés, du Moyen Age à nos jours. De nombreux juifs arrivèrent en Pologne au XVe siècle fuyant les persécutions religieuses en Europe. Ils considérèrent le pays comme un relatif havre de paix, jusqu'à la fin du XIXe siècle. De là naquit une civilisation, qui produisit entre autre le yiddish, et le hassidisme, mouvement qui n'était pas alors terreau de traditionalisme. Au sens large, ce musée sera aussi le lieu de la culture ashkénaze, en grande partie disparue. Au milieu du bâtiment, une réplique d'un plafond d'une synagogue en bois du XVIIIe siècle de Gwozdziec, recouverte de polychromie, donne déjà un aperçu de ce que sera la muséographie future. Un centre éducatif est déjà ouvert, symbole de la volonté politique du pays de jouer la carte éducative pour les jeunes générations, avec ce projet.

«L'endroit est un portail, un forum et un catalyseur», explique Barbara Kirshenblatt Gimblett, professeur d'anthropologie culturelle à l'Université de New York et à qui l'on doit l'exposition permanente. Le conseil du musée a été placé sous la direction de Marian Turski, historien et rescapé d'Auschwitz, et militant de la première heure pour la création de la nouvelle institution. «Pour paraphraser Martin Luther King, j'avais un rêve et il se réalise», disait-il, vendredi devant le millier de personnes réunies pour l'occasion.


«Laissons les reposer en paix»

Le financement est le résultat d'un partenariat public- privé: la municipalité de Varsovie et l'État polonais ont apporté le terrain et l'argent nécessaires à la construction, soit 120 millions de dollars. Une campagne internationale de collecte de fonds complétera ce financement à hauteur 40 millions de dollars. Pendant des années, l'association de l'Institut historique juif a sillonné le monde pour convaincre la diaspora de participer au projet. Descendants de rescapés, philanthropes américains ou fondations ont répondu à l'appel. «L'histoire doit continuer», explique ainsi Corinne Evens présidente et fondatrice de l'Association européenne pour le musée, par ailleurs femme d'affaires en France. Mais elle sait que le chemin est long. Si l'Allemagne a versé 5 millions d'euros, il reste encore plusieurs millions à trouver afin que le musée puisse fonctionner et organiser des expositions.

L'histoire de la relation entre les juifs et le pays est par ailleurs si douloureuse, que certains tiquent à l'idée de ce «revival» alors que la communauté juive en Pologne ne compterait plus que 8000 personnes. Le pays est de tradition catholique, a souffert pendant la guerre et sous le joug communiste. Bien que Simha Roten, l'un de deux derniers survivants ayant participé au soulèvement du ghetto ait affirmé avec force: «Nous étions tous des polonais», il n'est pas certain que cette réconciliation nationale ait gagné tous les esprits.

Présente vendredi, Jacqueline Frydman, fille d'immigrés polonais qui ont fui les persécutions, et aujourd'hui propriétaire du Passage de Retz à Paris, se dit «gênée» par ce musée, à cet endroit-là. «Il n'y a que des cendres ici, laissons les reposer en paix, dit-elle. L'avenir du judaïsme est dans tous les pays de la diaspora et en Israël.» Mais la plupart des juifs d'Europe ont péri sur le sol polonais, et la Shoah n'est pas une histoire juive. Elle a bouleversé et recomposé l'Europe entière. De nombreux polonais, a rappelé Simha Rotem, ont aidé des habitants du ghetto, au péril de leur vie. C'est donc bien une histoire commune qu'abriteront ces murs.



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