"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mercredi, janvier 30, 2013

COUP
DEPROJECTEUR
SUR
LECINEMAISRAELIEN
Source : cinema.nouvelobs.com en ligne
le mercredi 31 janvier 2013



« Invisible »,
les blessures assassines




Par
Nathalie Hamou


Réputée pour ses documentaires incisifs, la réalisatrice israélienne Michal Aviad* signe « Invisible », une première fiction sur le traumatisme de deux femmes, victimes du même violeur en série. Interview.



Vous êtes-vous appuyée sur des faits réels ?

Michal Aviad. – Oui, sur l’histoire d’un violeur qui sévissait à Tel-Aviv à la fin des années 1970. On le surnommait « le violeur courtois » parce qu’il parlait pendant des heures à ses proies avant de passer à l’acte, et cela, à plusieurs reprises. J’ai, d’ailleurs, utilisé le témoignage de quelques-unes de ses victimes.



Pourquoi avoir choisi le biais de la fiction ?

Je ne voulais pas réaliser un film sur le viol – sujet traité à maintes reprises au cinéma – mais sur les séquelles qu’il génère. Dans « Invisible », les deux personnages exhument leur passé vingt ans après l’agression. Si le documentaire permet d’entendre le récit des victimes et de restituer ce qu’elles ont enduré, il peut difficilement capter leur état de choc émotionnel au moment où le traumatisme ressurgit.



Vous vous abstenez de montrer les scènes de viol…

Il s’agissait, pour moi, d’un parti pris essentiel. De nombreux films sur le viol ne mégotent pas sur l’aspect visuel. C’est sans doute plus « vendeur ». L’un des producteurs français avec lequel nous avons été en contact voulait même nous en imposer…



Lily, l’une des deux héroïnes, est une activiste qui milite dans une association de défense des Palestiniens. Etait-il important d’ancrer le film dans le conflit israélo-palestinien ?

A mes yeux, « l’occupation » [des territoires palestiniens par l’armée israélienne, NDLR] et les dilemmes qu’elle suscite, sont la quintessence de la réalité israélienne. De plus, les victimes de viol ont souvent tendance à épauler d’autres victimes, au lieu de panser leurs propres plaies. Elles extériorisent leur colère et la transfèrent sur d’autres agresseurs. Dans le cas de Lily, cette tentative de catharsis ne fonctionne pas. Elle doit soigner sa blessure enfouie.



Lily et Nira ne disent rien à leur entourage…

Et ce silence a des effets à long terme sur les relations familiales. Le non-dit qui s’instaure entre la femme violée, ses parents ou ses enfants, n’efface pas – bien au contraire – le sentiment de honte, de culpabilité, d’humiliation ou d’injustice. Les conséquences sont intergénérationnelles.



Vous avez choisi deux actrices – Ronit Elkabetz et Evgenia Dodina – qui sont toutes deux des icônes en Israël. Est-ce une façon de « sensibiliser » le public ?

Je voulais surtout mettre en scène les deux actrices les plus reconnues du pays. Lily dissimule à ses interlocuteurs palestiniens le fait que son fils serve dans l’armée israélienne ; Nira, réalisatrice, réduit son périmètre à sa fille et son écran vidéo, comme pour se protéger du monde extérieur. Il me fallait montrer des personnages qui ne soient pas sans défaut, tout en évitant d’en faire des hystériques. Le viol est un fléau. Une statistique, publiée en 2007, par les Nations unies, montre qu’une femme sur cinq, dans le monde, est victime d’un viol ou d’une tentative de viol au cours de sa vie.



Le sujet est-il devenu moins tabou en Israël depuis la condamnation, en 2011, pour deux viols de l’ancien président de l’Etat hébreu, Moshé Katsav ?

A cause de cette condamnation, fruit d’un travail de longue haleine mené par les mouvements féministes et un certain nombre de femmes juristes, on me demande souvent, lorsque je présente le film à l’étranger, si les cas de viols sont nombreux en Israël. Mais Israël est la seule démocratie au monde à avoir fait incarcérer un leader politique inculpé pour viol.




*Repères

1955. Naissance à Jérusalem.
1992. « The Women Next Door ».
1997. « Jenny & Jenny ».
2001. « Ramleh ».
2002. « For My Children ».



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