"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, janvier 29, 2013

UNEVOIX
LIBRE











La chanteuse d’origine tunisienne
en tournée en France 

C’est elle qui a choisi le quartier : Montmartre. Et le lieux : un café au charme parisien typique. Emel Mathlouthi attend dans un angle. Discrète. Les cheveux attachés, emmitouflée dans un épais manteau, elle sirote un thé bien chaud. A première vue, la jeune femme de 31 ans d'origine tunisienne est loin de l'image qu’on se peut se faire d'elle. Celle d’une chanteuse militante, engagée, volcanique.

Révélée au grand public en 2006, après avoir été lauréate du concours RMC Moyen-Orient, Emel Mathlouthi, a vécu son enfance, son adolescence et une partie de sa vie artistique sous l'autorité de Ben Ali. Elle a connu la censure, omniprésente. Hormis les artistes de cours et ceux appérciés du pouvoir, difficile d’exprimer librement son talent.

Très vite, Emel Mathlouthi est écartée des plateaux de télévision, des radios. Pour cause : un de ses titres, « Kelmti Horra » (Ma parole est libre), résonne comme un hymne à la liberté d’expression dédié au peuple tunisien.

Impertinente, c’est en France, où elle atterrit en 2007, que la chanteuse continue à réclamer liberté et démocratie en Tunisie. Notamment ce 14 juillet 2007, lorsqu’elle chantera « Kelmti Horra » place de la Bastille, à l’occasion du Bal africain.

Sa notoriété éclate à l’heure où la jeunesse tunisienne affronte la police du régime. En pleine révolution, entre décembre 2010 et janvier 2011, la chanteuse donne de la voix. On l’entend alors, guitare en bandoulière, rendre hommage à Mohamed Bouazizi à Tunis. Sa chanson, « Kelmti Horra » devient l’un des emblèmes de la révolution. « Nous sommes des hommes libres qui n’ont pas peur. Nous sommes des secrets qui jamais ne meurent. Et de ceux qui résistent nous sommes la voix », entonne-t-elle.

Le 14 janvier, Ben Ali prend la fuite. La Tunisie respire. La jeune femme aussi. « Ça été très compliqué pour moi de m'exprimer pendant la révolution. Les autorités ont fermé ma page Facebook... Mais encore aujourd'hui, le nouveau pouvoir nous fait savoir lorsque l’on dérange. Sauf que maintenant, on peut parler et s’exprimer dans la presse… »

A part ça, Emel Mathlouthi n’aime pas que l’on s’attarde sur la révolution, las d’être trop souvent réduite à ce fragment de son histoire. Si elle n’est pas que « la chanteuse de la révolution », elle admet néanmoins que celle-ci « a donné une plus grande dimension à [s]a musique ».


Mais c’est surtout dans sa musique que la révolution a opéré « Cela a donné à cet album une dimension humaine et engagée qui sont indissociables. » Un prochain album est en préparation. Pour ce prochain opus, la chanteuse explique qu'elle s'est nourrie d'influences aussi variées que celles de CharlEli Couture, Jean-Jacques Milteau.ou encore Tricky ou Meï Teï Shô, un groupe lyonnais au style afro-électro.

« Je ne pourrais pas concevoir ma musique sans les influences des artistes qui m’entourent », dit-elle, ajoutant que « contrairement au premier album, cette fois, j’ai voulu travailler de manière différente, en assemblant des musiques minimalistes, des musiques ambiantes. Tout ceci avec des arrangements travaillés au millimètre près ». Et une furieuse envie de voyager.

Celle qui a fait vibrer la Tunisie au rythme de sa révolution s’apprête à jouer à la Cigale devant un public parisien. Sur scène, elle sera « connectée à [s]on pays ».

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