"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

vendredi, mars 30, 2012

RACISME
ANTISEMITISME
CETTEFRANCE

MECONNAISSABLE
Source : mediateur.blogs.lemonde.fr en ligne
le 30 mars 2012






« J’ai mal à ma France ! »




C’est un lundi noir, funeste et traumatisant pour notre pays.

Après la tuerie de Toulouse et de Montauban et l’exécution de militaires, la semaine dernière, la série noire continue.

On n’apprend que tardivement que le régiment de Montauban, auquel appartenaient les militaires d’origine magrébine tués, avait été par le passé le théâtre de démonstrations nazies. Jusqu’au drame de ce lundi, l’immense majorité de nos concitoyens ignoraient que les victimes de Montauban étaient de confession musulmane. Que de temps perdu ! Malheureusement, le monstre a continué à sévir faute peut-être d’avoir pris à temps les mesures qui s’imposaient pour le neutraliser. Aujourd’hui, il apparaît que la corrélation est clairement établie entre ces trois récentes tragédies.

L’horreur, l’immonde ont pris cette fois une autre forme dans le massacre abject de quatre innocents dont trois enfants, devant un collège juif de Toulouse. La candeur, la joie de vivre, et l’innocence de ces très jeunes victimes n’ont trouvé en écho qu’une détermination meurtrière.

La « bête humaine » a ceci de commun, indépendamment du temps et du lieu, qu’elle s’approprie la haine de l’autre, sous des registres divers et variés : intolérance, racisme, antisémitisme, islamophobie...

Ce drame repose avec acuité le problème de l’intolérance ambiante, latente, voire banalisée à laquelle nous assistons depuis plusieurs mois. Mais depuis que la crise financière et économique s’est installée sur le vieux continent et dans notre pays, avec son corollaire de licenciements et de hordes de chômeurs, les ingrédients de la xénophobie, de l’antisémitisme, de l’islamophobie, de la peur de « l’autre », sont réunis pour les faibles d’esprit, manipulés parfois par certains discours politiciens peu scrupuleux, dans un contexte électoraliste où la fin justifie souvent les moyens.

Il est notoire qu’en période d’incertitude la quête du bouc-émissaire revient à la charge, portée par des cycles de régression de l’histoire. Le Rubicon peut vite être franchi par n’importe quel quidam prêt à accomplir l’irréparable. Les balles meurtrières qui ont fauché des innocents et endeuillé plusieurs familles ont aussi ébranlé notre sérénité ; elles nous ont tirés de notre profonde « léthargie républicaine » nous acculant à revoir nos certitudes : la République serait-elle devenue ce géant aux pieds d’argile ?

Le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme, l’islamophobie… Autant de fléaux qui minent notre vivre-ensemble et mettent en péril le pacte républicain, la fraternité entre les hommes. Après l’indignation collective contre « la bête immonde », un devoir de vigilance citoyenne s’impose à tous au nom d’une certaine vision d’un humanisme universel qui replace le respect de la vie et la dignité humaine au centre de ses préoccupations.

Un certain candidat à la présidentielle s’est fait chantre d’une « France forte » ; un autre s’est même comparé au personnage mythique de Sisyphe. Force et persévérance seront de rigueur face à l’affaissement de notre pacte social et de la cohésion nationale. Il ne suffit pas de casser le thermomètre pour soigner la maladie. On peut l’ignorer, certes. Mais gare à la prochaine secousse !

Nos responsables politiques sont aussi comptables devant l’histoire à l’aune de leur action ou inaction dans ce registre. Certains d’entre eux ont joué les pyromanes en voulant attiser les flammes de la haine.

Ce drame nous interpelle tous : citoyens attachés au vivre-ensemble, classe politique soucieuse de cohésion nationale, médias qui se doivent d’être vigilants sur le plan déontologique pour éviter une certaine « normalisation » d’options fascisantes.

Tels le Sisyphe de la mythologie grecque, nous sommes tous acculés à pousser perpétuellement le rocher du vivre-ensemble et de la fraternité alliés à la justice.

A défaut, notre bateau « France » risque d’entamer un long voyage au bout de la nuit.



Kamel Meziti,
Enseignant-chercheur,
Historien

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