"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

vendredi, mars 25, 2011

LEPOUVOIR
DELADYNASTIE
ELASSAD
EBRANLE
Source : lefigaro.fr en ligne le 24 mars



Le «printemps syrien» fait vaciller Assad



Sibylle Rizk,
Beyrouth


L'hôpital de Deraa a reçu des cadavres qui portaient des traces de balles.


Damas promet des réformes politiques tout en réprimant dans le sang la contestation à Deraa, faisant des dizaines de victimes.

Sur Facebook, «The Syrian Revolution 2011» appelle à des manifestations massives, ce vendredi, dans toutes les villes de Syrie contre le président Bachar al-Assad. Les mesures annoncées jeudi soir par le régime restent insuffisantes aux yeux de l'opposition. Dans la journée, des milliers de manifestants ont enterré les victimes de la répression à Deraa, une petite ville du sud, théâtre de violents affrontements depuis plusieurs jours.

Le rendez-vous de ce vendredi s'annonce comme un test pour le pouvoir, selon un observateur syrien qui, comme beaucoup de ses compatriotes, se demande si la vague des révolutions arabes emportera à son tour un régime en place depuis quarante ans. «Pour l'instant, aucune des grandes villes du pays n'est concernée et les manifestations sont très localisées», témoigne une habitante d'Alep. Alors que de petites manifestations rapidement dispersées se sont produites depuis le 15 mars dans plusieurs localités, dont la capitale Damas, le mouvement a subitement pris de l'ampleur à Deraa, 120 km au sud, où tous les ingrédients du cocktail explosif des «printemps arabes» sont réunis : chômage, corruption, inflation, libéralisation économique incontrôlée, enrichissement éhonté des membres du «clan» au pouvoir, privation des libertés… C'est l'arrestation d'enfants, auteurs de graffitis antirégime, qui a mis le feu aux poudres. Le bilan de la répression se compte en dizaines de morts.

Confrontées à une contestation sans précédent depuis la sanglante répression de la révolte des Frères musulmans à Hama en 1982, les autorités syriennes cherchent à calmer le jeu. Leur stratégie énoncée jeudi par Bouthaina Chaaban, conseillère du président, se résume en trois points : les médias étrangers exagèrent ce qui se passe à Deraa ; des éléments «extérieurs» manipulent les manifestants - dont les demandes sont cependant qualifiées de «lé­gitimes» - dans le but de «déstabiliser» la Syrie ; le président Assad va mettre en œuvre «immédiatement» une série de réformes. Après le limogeage du gouverneur de Deraa et la création d'une commission d'enquête pour sanctionner les responsables des tueries, Bouthaina Chaaban a annoncé un relèvement des salaires dans la fonction publique et des mécanismes «efficaces» de lutte contre la corruption. Elle a surtout indiqué que la levée de l'état d'urgence était «à l'étude».

Par ces gestes, Bachar el-Assad se pose en président à l'écoute de son peuple. Car, contrairement à Moubarak, Ben Ali ou Kadhafi, le jeune dirigeant n'a pas entièrement épuisé son crédit auprès de la population. Une partie continue d'espérer qu'il peut être l'homme de la réforme, et dirige ses critiques vers des figures honnies comme son cousin Rami Makhlouf. Mais les morts de Deraa pourraient avoir entamé cette image. «La majorité des Syriens ne sait pas encore sur quel pied danser», témoigne un intellectuel damascène sous couvert d'anonymat. Rares sont les élites ouvertement en dissidence : les visages de l'opposition sont soit des anonymes - la jeunesse Twitter -, soit de vieilles figures militantes comme Riyad el-Turk, soit des exilés.

D'après un jeune Syrien dont le père a passé des années en prison, le régime est condamné à plus ou moins brève échéance : «C'est la fin de l'exception syrienne» théorisée par Assad, dit-il. Pour d'autres, le poids de la peur est plus complexe en Syrie qu'ailleurs : «Si la crainte de la répression s'est atténuée, les minorités communautaires ( notamment les chrétiens), mais aussi la communauté des affaires, ont peur que le pays plonge dans le chaos et les violences confessionnelles à l'irakienne. Ce sentiment est savamment entretenu par le régime, qui est issu de la minorité alaouite dans un pays à majorité sunnite», note un analyste à Damas.

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