"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, octobre 30, 2010

QUANDLAPASSION
CINEMADEPASSE
LESFRONTIERES
Source : lemonde.fr en ligne le 30 octobre



Palestinienne et Israélienne,
deux "soeurs" de cinéma


"Deux soeurs qui se retrouvent" : Hiam Abbass, actrice palestinienne, définit ainsi la rencontre avec la comédienne et réalisatrice israélienne Ronit Elkabetz, organisée par le festival du cinéma méditerranéen de Montpellier (Cinemed), qui se termine le 30 octobre. Cette 32e édition de la manifestation propose, entre autres, des films interprétés par chacune des deux femmes, et, le 27 octobre, une rencontre avec le public.




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Pour ce débat, les deux actrices ont préféré mettre en avant leurs points communs : "Je fais un cinéma qui éveille", amorce Hiam Abbass. "J'ai la volonté de faire quelque chose qui a un vrai sens, mes rôles sont durs", poursuit Ronit Elkabetz, qui se vante : "Mon agent me déconseille la plupart des rôles que je choisis."

Elles partagent le même engagement féministe : "Mes personnages sont souvent des femmes qui se battent contre la société", constate l'Israélienne, évoquant Viviane, le personnage central de Prendre femme (2 004) et Les Sept Jours (2 007), réalisés avec son frère Shlomi. Hiam Abbass a incarné des femmes émancipées (Satin rouge, de la Tunisienne Raja Amari en 2002), des mères courage (Amerikka, tourné aux Etats-Unis par Cherien Dabis, 2 009) ou les deux à la fois (Les Citronniers de l'Israélien Eran Riklis).

"Parler au monde"

Toutes deux vivent en France, au moins une partie de l'année, et y travaillent. Pour Ronit Elkabetz : "C'est merveilleux d'incarner des femmes qui ne sont pas israéliennes, mais turques, roumaines ou françaises ! Pour ces rôles, Pascal Elbé, Fanny Ardant ou André Téchiné me demandaient de garder mon accent israélien. A partir de là, j'ai compris que j'étais arrivée à parler au monde, au-delà de mes frontières." En France, Hiam Abbass a travaillé avec Patrice Chéreau (Persécution), aux Etats-Unis avec Spielberg (Munich) ou Jim Jarmusch (The Limits of Control).

Reste la question de leurs origines respectives qui commence à agacer Hiam Abbass. En aparté, elle confie son malaise d'être toujours interrogée sur le sujet : "On ne posera jamais cette question à une actrice française. On nous parle de notre identité nationale alors que nous voudrions parler de notre identité artistique". "Je ne pourrais pas être qui je suis sans Israël en moi", déclare pour sa part Ronit Elkabetz.
Le conflit est resté aux marges de cette rencontre. Un choix de la direction du festival qui redoutait de nouveaux incidents après qu'une poignée de manifestants appelant au boycott culturel d'Israël avaient perturbé, le 23 octobre, la projection du film Mon trésor. Cette ellipse tient aussi à l'irritation visible des deux actrices face aux questions sur ce thème. Il est néanmoins abordé en fin de séance par un membre du public : "Ronit, pourriez-vous jouer une Palestinienne et Hiam, une Israélienne ?" "Oui !", s'exclame sans hésiter celle qui se définit comme "Palestinienne d'Israël". "Non, enfin... si !", répond l'Israélienne.

Derrière cette proximité, pas seulement de façade, des deux artistes qui promettent de "bientôt jouer ensemble, inch'Allah", subsistent des désaccords de fond qu'elles ont cernés lors d'un entretien. "La paix rêvée n'arrivera que si on parvient à construire deux Etats l'un à côté de l'autre", estime Ronit Elkabetz, qui ajoute " Nous sommes condamnés à vivre ensemble dans le respect l'un de l'autre." Et Hiam Abbass de lui rétorquer sur-le-champ : "Et pourquoi pas dans un seul Etat ?", allusion à un récent projet de loi présenté devant la Knesset. "Je ne pourrais jamais faire le serment de reconnaître Israël en tant qu'Etat juif !"Au moins parlent-elles la même langue, celle du cinéma.

Emmanuel Valette (Montpellier, correspondant)

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