"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, août 07, 2010

LEDIALOGUE
DESRELIGIONS
AJERUSALEM



Religion et conflit israélo-palestinien,
CATHERINE DUPEYRON,
JOURNALISTE, DIRECTRICE
DE "JERUSALEM-RELIGION.NET" :
Ce conflit n'intéresserait pas le monde entier, si cette région n'était pas le coeur des trois religions monothéistes



INTERVIEW EXCLUSIF




Après une longue traversée du désert, le fait religieux, l'actualité des religions, a pris, depuis peu, et de façon quasi-quotidienne, les devants des pages des quotidiens français et des périodiques .On peut faire remonter cette présence de la religion dans les médias à l'attentat du World Trade Center du 11 septembre 2001 où les rubriques «religion» des journaux, toutes tendances confondues, se sont fortement développées et adaptés à une actualité dense et toujours renouvelée dans ce domaine. La question religieuse s'est alors vite imposée et est devenu, bien plus qu'un phénomène de société, le centre de toutes les préoccupations. A l'intérieur du pays comme à l'extérieur

Il n'est pas rare de voir aujour'hui ces informations paraître en «une» de ces médias, quand celles-ci sont à forte dose dramatique ou polémique (enlèvements, guerre en Afghanistan ou en Irak, pédophilie des prêtres, affaire de la burqua ou du foulard islamique, tension entre les communautés....). Ce nouveau créneau de l'information, qui arrive dans les journaux écrits ou audio-visuel, doit faire appel à des journalistes, observateurs aussi chevronnés et pointus que peuvent l'être ceux qui suivent l'actualité économique ou sociale.

Catherine Dupeyron fait partie de cette catégorie-là. Cette journaliste, issue de la presse quotidienne, Le Monde, Le Parisien, les Echos, spécialiste du Proche-Orient, est à coup sûr l'une des meilleures et des plus exigentes chroniqueuses du monde des religions dont elle a fait sa passion.

Elle regarde cet univers, tout à la fois fascinant et chargé d'un voile de mystère, de son poste d'observation à Jérusalem où elle est installée depuis une dizaine d'années

C'est dans cette ville baignée d'or et de lumière, capitale de l'Histoire de toute l'humanité, où se croisent, se côtoient, chaque jour, des millions d'êtres, partagés entre les trois grandes religions monothéistes que Catherine Dupeyron a conçu et réalisé, il y a tout juste un an, un site en tout point remarquable bien informé et dans un domaine aussi sensible que le religieux, sans partie pris, mais dans un bel esprit de tolérance : www.jerusalem-religion.net

Catherine Dupeyron a bien voulu nous en dire plus sur son site et nous faire partager son point de vue sur le poids du religieux dans le douloureux et sempiternel conflit qui oppose Israéliens et Palestiniens.



INTERVIEW
DE CATHERINE DUPEYRON


Vous êtes installé depuis plusieurs années à Jérusalem. Qu'est-ce qui a présidé à ce choix devenu le décor de votre vie?

Je suis arrivée en 1998. J'avais envie de vivre de près le processus de paix qui devait mener, depuis la signature des accords d'Oslo en 1993, à la création de l'Etat palestinien. Et puis la seconde Intifada a commencé en septembre 2000 et les espoirs de paix se sont éloignés mais je suis restée.


Vous êtes correspondante de plusieurs médias nationaux en France, vous intervenez sur l'actualité religieuse au Proche-Orient. Vous avez créé, il y a un peu plus d'un an, un site entièrement consacré à la vie religieuse en Israël : www.jerusalem-religions.net. Pour quelle(s) raison(s)? Au bout de cette première années, quelles premières conclusions vous en tirez?

Les conclusions sont assez positives : un fort intérêt pour le site qui connait une augmentation croissante de ses internautes. Une demande et une satisfaction importante si j'en juge par les réactions de nos lecteurs qu'ils soient universitaires, diplomates, journalistes, religieux ou lecteurs anonymes. Tous nous encouragent à continuer. L'information religieuse est d'une extrême richesse et d'une grande diversité. Notre frustration est de ne pas arriver à parler de tout ! Mais pour cela nous avons besoin d'argent. Notre site, pour le moment, fonctionne uniquement avec des dons et quelque soit la générosité des donateurs, elle ne nous permet pas de faire tout ce que nous souhaiterions.


Vous observez le conflit sur place, la question évidente qu'on serait tenter de vous posez, selon vous, quelle est la part du religieux dans le conflit si douloureux et inextricable qui oppose Israéliens et Palestiniens. L'apport de la Religion dans ce conflit peut-il aider à sortir de la crise?

Je ne pourrai vous donner une réponse quantitative mais d'évidence le religieux joue un rôle important même si le conflit recèle d'autres dimensions. Ce conflit n'intéresserait pas le monde entier, ne serait pas le centre d'intérêt de toutes les chancelleries, de tous les médias et ne passionnerait pas tant les opinions publiques du monde entier si cette région n'était pas le coeur des trois religions monothéismes. Cependant et de manière paradoxale, cette dimension intéresse peu ou pas les médias notamment francophones. C'est une des raisons pour lesquelles nous avons créé ce site - nous sommes deux fondateurs - et c'est aussi la raison pour laquelle j'ai écrit un livre consacré aux "Chrétiens en Terre sainte - Disparition ou mutation ?", paru chez Albin Michel. Malheureusement, le religieux joue souvent un rôle négatif soit parce qu'il est instrumentalisé par les politiques, soit parce que les religieux extrémistes sont en première ligne mais vous avez parfaitement raison certains responsables religieux, juifs, chrétiens et musulmans peuvent jouer un rôle utile. Et le font d'ailleurs parfois.


Comment les trois grandes religions évoluent-elles, séparément et entre elles?

La pratique religieuse augmente en Israël et dans les Territoires palestiniens comme elle augmente dans le reste du monde. Dans le cadre de cette évolution, il existe des voix extrémistes et intolérantes à l'égard de l'Autre et d'autres voix qui sont au contraire portées sur le dialogue avec l'Autre. Mais en la matière comme en d'autres, les médias se focalisent plus souvent sur le verre à moitié vide que sur le verre à moitié plein. Sur notre site, Jerusalem & Religions, nous essayons de rendre compte de ces deux tendances sans complaisance, sans naïveté mais aussi sans mettre d'huile sur le feu.


On parle beaucoup d'une tendance à la radicalisation des courants religeux toutes tendances confondues, peut- on en dire autant en Israël ?

Oui sans doute. Mais finalement il y a une grande tolérance religieuse.


Dans une situation aussi tendue, quelle place occupe le dialogue inter-religieux? Et quel est son avenir?

Il existe. Il prend deux formes ou même trois. L'une officielle, institutionnelle, qui est nécessaire mais insuffisante. L'une qui prend la forme de groupes constitués dédiés à ce dialogue comme il peut en exister en France ou ailleurs, qui font un travail quotidien très utile. Et enfin une troisième très informelle qui correspond à la cohabitiation quotidienne des uns et des autres, dans la rue, chez les commerçants, dans les administrations, au travail, notamment à Jérusalem ou en Galilée. A Tel Aviv, les populations juives, musulmanes et chrétiennes sont à la fois moins mélangées et plus laïques. A Jérusalem-ouest, il n'est pas rare d'entrer dans une boutique dont le patron est juif et de voir un employé musulman qui fait sa prière dans l'arrière boutique. Et cela ne pose aucun problème à personne. C'est aussi cela le dialogue interreligieux, le respect quotiden de la pratique religieuse de l'Autre sans discours grandiloquent.


INTERROGEE
par
Bernard Koch

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