"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, mai 30, 2009

PORTRAIT
DUNSIONISTE
ALAMAISONBLANCHE
Source : lenouvelobs.com via newsweek
en ligne le 29 mai



Dans Newsweek :
"Le faiseur de paix"



8 réactions


Le chef de cabinet de Barack Obama, Rahm Emanuel, fils d'Israéliens, est chargé de la délicate mission de négocier au Moyen-Orient.. > Cet article a été publié sur le site de Newsweek le 23 mai 2009.


On pardonnera à ceux qui pensent que Benjamin Netanyahu et Rahm Emanuel viennent d'univers parallèles. Tous deux sont les fils d'Israéliens à la volonté ferme et aux opinions ancrées à droite. Tous deux ont cherché à prouver leur sincérité dans la défense d'Israël (Netanyahu en servant dans une unité commando d'élite de l'armée israélienne, Emanuel en se précipitant en Israël comme volontaire lors de la première guerre du golfe). Les deux hommes appartiennent à des fratries où l'ambiance est intense et compétitive —le grand frère de Netanyahu, Yoni, fut un héros national, le commandant tué à Entebbe, le petit frère d'Emanuel, Ari, est un célèbre agent d'Hollywood aujourd'hui immortel, à la façon américaine, pour avoir inspiré un personnage dans une série HBO (l'autre frère, dans chacun des cas est, bien entendu, médecin).

Emanuel a grandi à Chicago, mais passait ses étés en Israël. Netanyahu a grandi en Israël, mais a passé son adolescence et ses années d'université aux Etats-Unis. Les deux hommes ont d'autres points communs également: tous deux peuvent sembler abrupts et arrogants. Tous deux sont des compétiteurs qui détestent perdre.Ils pourraient presque être frères. Il est donc plus qu'un peu curieux qu'Emanuel et Netanyahu se retrouvent de chaque côté de la table des négociations. Emanuel, en temps que chef de cabinet d'Obama, ne peut négocier directement avec les Israéliens, les Iraniens ou qui que ce soit d'autre. Il émerge cependant comme un des personnages centraux du dispositif visant à faire pression sur Israël sur les questions clés telles que le programme nucléaire iranien et les négociations avec les Palestiniens —pour ensuite vendre ces politiques à la communauté juive des Etats-Unis.

"Rahm a un rôle important, c'est indiscutable" confirme un officiel haut placé de l'administration qui n'est d'accord pour parler d'Emanuel qu'à la condition qu'il ne soit pas cité. "Il possède une connaissance approfondie des différentes questions, il a un passé sur ces questions, et il dispose de la confiance totale du président".Les tensions les plus sérieuses pourraient survenir sur la question iranienne. Israël pense qu'interdire aux Iraniens d'accéder à l'arme nucléaire est une question existentielle, et les officiels israéliens craignent de voir Obama trop enclin au compromis. Que cette crainte soit justifiée ou non, l'administration Obama considère que la meilleure façon de rassembler au niveau international afin d'exercer une pression conjointe sur l'Iran, est d'entreprendre des efforts sérieux en vue de créer un état palestinien.
Netanyahu déclare qu'il veut négocier avec les Palestiniens, mais refuse de consentir à l'idée d'un état palestinien.

Emanuel dispose d'une crédibilité particulière sur la question de la paix au Moyen-Orient. "C'est son côté Nixon en Chine", indique le représentant Jane Harman, membre des instances du House Democratic Caucus, où Emanuel exerçait une position dirigeante jusqu'à l'automne dernier. "Sur certains sujets, il est le seul à pouvoir être aussi direct". William Daroff, qui dirige le bureau de Washington de l'organisation United Jewish Communities et connaît Emanuel, l'appelle "l'arme secrète d'Obama". Ce n'est pas uniquement qu'Obama peut utiliser la réputation d'ami d'Israël d'Emanuel comme une sorte de bouclier, lui permettant de manier le "qui aime bien châtie bien" dans ses rapports avec l'état juif. Daroff a déclaré à Newsweek que Rahm possède une telle compréhension de la politique israélienne qu'il peut jouer le rôle auprès du président de détecteur de conneries au fur et à mesure de l'avancement des négociations.

"Les Israéliens ne seront pas en mesure de faire passer quoi que ce soit, du fait de la présence de Rahm". Emanuel, qui parle hébreu, sera à même, tout comme le reste du camp américain, de savoir si le premier ministre israélien bluffe sur sa "ligne rouge" vis-à-vis de l'Iran, ou ce qu'il peut réellement faire pour arrêter les implantations en Cisjordanie (la porte-parole d'Emanuel, Sarah Feinberg, à qui nous avons demandé un commentaire, a indiqué à Newsweek que son but était de garantir que le président disposait de "toutes les options possibles dans le cadre de la recherche de la paix").

Le statut d'Emanuel de fils presque natif a donné à certains Israéliens et Juifs l'impression qu'il serait leur allié dans l'équipe Obama — le pro israélien à l'oreille accueillante. Après tout, il a des références sionistes en or: son père, Benjamin, a appartenu à l'Irgoun, la milice juive de droite qui existait avant l'indépendance d'Israël. Son oncle Emanuel a été tué par les Arabes lors d'une escarmouche au cours des années 30, la famille changeant son nom d'Auerbach en Emanuel pour l'honorer. Mais dans la communauté juive, d'aucuns ont été déçus. Il est jusqu'à son propre rabbin, Asher Lopatin, pour douter de son fidèle, trop souvent absent. "Il y a beaucoup de déception", déclare Lobatin, qui préside la congrégation Modern Orthodox Anshe Sholom B'nai Israël de Chicago. "D'une certaine façon, les attentes étaient exacerbées, Rahm étant si lié à Israël et à la communauté juive. Au lieu de ça, nous avons vu le Rahm Emanuel dur, pas le Rahm chaleureux".

Comme Bibi Netanyahu, dont le père, un féroce érudit a élevé ses fils dans l'idée d'un "grand Israël" comprenant non seulement la Cisjordanie mais également la Jordanie, Emanuel a du mal à affronter les attentes paternelles.

Emanuel senior, médecin à Chicago, a plongé son fils dans l'embarras à l'automne dernier en déclarant à un journal israélien que, bien sûr, son garçon influencerait Obama dans le sens pro israélien. "Et pourquoi pas? Il est quoi, Arabe? Il ne va pas laver par terre à la Maison Blanche" furent ses mots. Rahm Emanuel a dû s'excuser par la suite auprès de la communauté arabe américaine (Benjamin Emanuel n'a pas répondu à nos demandes de commentaire).Emanuel s'est souvent montré pragmatique. Des fuites en provenance de réunions entre Emanuel et des leaders juifs depuis janvier suggèrent que son rôle est de faire adopter aux Israéliens une position plus accommodante sur la question d'un Etat palestinien et des négociations avec l'Iran. Emanuel commence ses meetings avec les leaders juifs avec un avertissement: en cas de fuite, dit-il, selon plusieurs participants à ces réunions, ni lui, ni qui que ce soit à la Maison Blanche, ne parlera jamais plus de nouveau aux leaders.

À la conférence annuelle de l'American Israël Public Affairs Committee, au début du mois, Emanuel a mis plusieurs délégués un peu mal à l'aise en réclamant des progrès sur la question palestinienne. Comme Obama la semaine dernière, il a commencé en encensant la "relation spéciale" entre l'Amérique et Israël, et une "amitié riche, enracinée dans des valeurs partagées". Mais selon les notes d'Emanuel, que Newsweek s'est procuré, il a également déclaré "ceci est le moment de vérité pour l'état d'Israël et les perspectives de paix". À l’inverse de Netanyahu, qui cherche à réduire l'importance des négociations avec les Palestiniens pour se concentrer sur la question iranienne, Emanuel a déclaré qu'Obama "croit que notre capacité à faire face au défi majeur posé par l'Iran dépend en partie à notre capacité à avancer sur les questions arabes israéliennes et israélo-palestiniennes".

Emanuel a par le passé déjà adopté des positions modérées, voire joué les colombes. En novembre 2003, il fut l'un des deux membres juifs de l'assemblée à cosigner une résolution appelant à soutenir les accords de Genève, un plan de paix non-officiel appelant d'une solution à deux états, conclu entre Palestiniens et Israéliens modérés. Dix ans plus tôt, conseiller de Bill Clinton, Emanuel fut dans l'ombre le dynamique organisateur de la poignée de mains à la Maison Blanche entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, qui selon les participants cimenta le processus de paix d'Oslo. "Rahm s'est occupé de la signature. C'est lui qui était aux commandes" déclare un ancien officiel de l'administration Clinton qui a requis l'anonymat pour aborder de discussions internes à la Maison Blanche.

Ce rôle d'intermédiaire, inhabituel pour Emanuel, pourrait se révéler dans les prochaines années particulièrement utile, alors qu'Obama tente d'aboutir à un accord avec l'Iran sur son programme nucléaire, un accord qui pourrait être très éloigné des attentes israéliennes. L'administration Obama commence déjà à employer vis-à-vis de l'Iran un langage plus modéré que n'était celui de l'administration Bush. L'équipe Bush insistait sur une cessation de tout enrichissement d'uranium, point à la ligne. Les officiels de l'administration Obama disent également vouloir éliminer la capacité d'enrichissement de l'Iran, mais poursuivent un but plus large: éviter une arme nucléaire iranienne. Des indications suggèrent que de nouvelles idées sont en cours d'évaluations. L'une fut évoquée dans un rapport du comité des relations étrangères du sénat, au début du mois: permettre à l'Iran de continuer l'enrichissement au niveau civil, à condition d'une totale franchise sur son programme d'armement supposé, et de sa soumission à de strictes inspections. Interrogés sur cette proposition, et d'autres, deux officiels de l'administration, qui ont requis l'anonymat sur ces sujets sensibles, déclarent que l'arrêt de l'enrichissement serait l'issue préférée, mais que les autres possibilités n'ont pas été écartées.On est encore très loin d'un accord, qui impliquerait un énorme changement dans les relations entre l'Iran et l'Occident. Pour l'instant, les Iraniens doivent encore accepter une date de départ pour les négociations. Mais les Israéliens n'en sont pas moins soucieux. "Je serai très surpris si l'enrichissement par l'Iran sous un cadre légal, pouvait constituer une solution acceptable pour un gouvernement israélien, celui-ci ou un autre", indique Robert Satloff, dont le Washington Institue for Near East Policy a tendance à coller à la pensée israélienne. Ajoutez-y des visions contradictoires sur la meilleure façon d'arriver à la paix avec les Palestiniens, et vous obtenez ce que Satloff décrit comme " potentiellement le plus grand désaccord entre les deux pays dans l'histoire de leurs relations". Tout ceci devrait également présenter pour Obama des problèmes politiques à la maison —avec Emanuel jouant le rôle de pompier pour son patron.

Le représentant Eric Cantor, seul Républicain juif au congrès, considère que l'administration Obama adopte une position "très différente de la communauté juive américaine ordinaire", dans sa tentative de dialogue avec l'Iran. "La communauté pro israélienne est depuis toujours en faveur de l'utilisation de l'arme des sanctions vis-à-vis du régime terroriste d'Iran… L'administration a indiqué par tous les moyens que je peux identifier que nous ne devons pas infliger de sanctions pendant les négociations" (les officiels de l’administration nient leur intention de renoncer aux sanctions si des négociations sont en cours).Netanyahu veut un calendrier fixe pour les négociations –de trois à six mois, par exemple—pour éviter que l'Iran ne joue la montre, pendant qu'il poursuit son programme d'enrichissement militaire de l'uranium.

Lors du sommet de la semaine dernière, Obama a semblé se ranger réthoriquement à l'avis de Netanyahu lorsqu'il a dit qu'il insisterait sur la nécessité de "progrès" avant la fin de l'année. Les officiels proches de Netanyahu, qui ont requis l'anonymat du fait du caractère diplomatiquement sensible de la question, indiquent qu'Israël désire à présent savoir quelles mesures Obama serait prêt à adopter contre l'Iran en cas d'échec des négociations. La secrétaire d'état Hillary Clinton a parlé ces dernières semaines au Congrès de "sanctions écrasantes", mais les officiels de l'administration ont refusé d'élaborer sur la question.Israël et les Etats-Unis ont déjà connu des conflits.

Quand le premier ministre israélien Itzhak Shamir, un faucon, a refusé d'interrompre les implantations en 1991, le président H.W. Bush a suspendu la garantie américaine sur 10 milliards de dollars de prêts. Les ultimatums publics que délivrait à l'époque principalement le secrétaire d'état James Baker, irritaient bien des Israéliens. Mais Edward Djerejian, qui servait sous Baker et ensuite devint ambassadeur à Tel Aviv, pense qu'une main de fer est parfois utile aux politiciens israéliens. "Rabin m'a dit un jour qu'il pouvait être très utile à un leader israélien de recevoir un message clair de la part des Etats-Unis, car il peut ensuite s'adresser à ses administrés en ces termes: "Écoutez, je sais que c'est dur et ça ne me plaît pas, mais voilà ce que notre meilleur ami nous a demandé, et nous devons donc nous y plier", confie Djerejian, qui dirige aujourd'hui le James A. Baker III Institute for Public Policy à l'Université Rice. Rahm Emanuel est peut-être le meilleur ami, que Barack Obama a envoyé pour délivrer ce message.


Par Dan Ephron et Michael Hirsh

Traduction française de David Korn


Lire la version américaine de l'article

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