"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, avril 30, 2009

UNMINISTREDES
AFFAIRESETRANGERES
QUIIRRITE
Source : lefigaro.fr en ligne le 29 avril



Avidgor Lieberman,
ministre peu diplomate



Adrien Jaulmes,
correspondant à Jérusalem


Le ministre des Affaires étrangères israélien en fonction depuis un mois hérisse déjà la plupart de ses interlocuteurs étrangers. Mais ses positions dures bénéficient du soutien tacite de la classe politique.

Dans le jeu délicat de la diplomatie proche-orientale, Avigdor Lieberman se comporte depuis un mois comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Tenant plus de Cambronne que de Talleyrand, le ministre des Affaires étrangères israélien a, depuis l'investiture du cabinet Nétanyahou, multiplié les sorties incendiaires, réussissant l'exploit de mécontenter à peu près tous les partenaires d'Israël en un laps de temps réduit.

Il commence par les Américains. Dès son discours d'investiture, Lieberman met Washington dans l'embarras en estimant que la déclaration d'Annapolis ne liait aucunement Israël. Cette conférence de la dernière heure organisée fin 2007 par l'Administration Bush et signée par Ehoud Olmert n'avait pas réussi à relancer un processus de paix moribond. Mais elle avait été entérinée par une résolution des Nations unies et avait engagé officiellement les États-Unis à la création d'un État palestinien. Obama, alors en visite officielle en Turquie, réaffirme aussitôt son attachement à une solution à deux États et au processus d'Annapolis.

Lieberman continue avec les pays arabes modérés, partenaires indispensables d'Israël. L'envoyé spécial du président américain, George Mitchell, déclare à ses interlocuteurs israéliens son intérêt pour l'initiative de paix arabe. Ce plan, proposé par l'Arabie saoudite en 2002 et entériné par la Ligue arabe, est vue à Washington comme un moyen de rassembler les pays arabes modérés contre la menace iranienne et de faire avancer le processus de paix. Lieberman déclare alors que cette proposition est «dangereuse» et «une recette pour la destruction d'Israël», notamment parce qu'elle prévoit le droit au retour des réfugiés palestiniens.

Puis vient le tour de la Syrie. L'Administration américaine cherche à détacher Damas de Téhéran par une politique d'ouverture. Dans une interview à un journal autrichien, Lieberman dit qu'il ne peut «voir dans la Syrie un réel partenaire pour quelque accord que ce soit» et refuse la restitution du Golan.

Pour ses adversaires, Lieberman n'a rien compris à ses nouvelles fonctions, et ne réalise pas que la portée de ses déclarations dépasse à présent celle d'un simple meeting électoral d'Israël Beitenou. Mis en cause dans une affaire de corruption et de blanchiment d'argent, le tribun populiste continuerait à la tête de la diplomatie israélienne à se comporter comme un bateleur d'estrade.


Plus subtil que sa caricature

La réalité est sans doute plus complexe. Lieberman n'a jusqu'à présent pratiquement pas été désavoué par Benyamin Nétanyahou, qui lui aurait juste recommandé de réfléchir un peu avant de parler. Ehoud Barak mis à part, aucun membre de son gouvernement très à droite n'est en désaccord sur le fond avec le tonitruant ministre. Tous sont opposés à la création d'un État palestinien, aucun ne considère le droit au retour des réfugiés palestiniens comme une option, ni la Syrie comme un partenaire fiable, ni n'envisage de restituer le Golan.

Derrière sa faconde, Lieberman est aussi réputé être un personnage plus subtil que sa caricature. Lors de la visite la semaine dernière en Israël du général égyptien Omar Souleimane, Lieberman s'est montré plus accommodant, après l'affront qu'il avait commis l'an dernier en vouant au diable Hosni Moubarak. Tenue secrète jusqu'à la dernière minute, sa rencontre avec le puissant chef des services de renseignements, chargé de la plupart des dossiers délicats avec Israël, se serait déroulée dans un climat plutôt détendu. Lieberman a aussi déclaré qu'il n'existait pas de solution militaire au programme nucléaire iranien, appelant les États-Unis à durcir les sanctions à l'égard de Téhéran.

Lieberman présente aussi l'avantage de libérer Nétanyahou de la pression de sa coalition, et de s'abstenir de toutes déclarations fermes en matière de politique étrangère. Aussi dommageables soient-elles pour les relations extérieures d'Israël, les sorties de Lieberman n'ont jusqu'à présent pas eu beaucoup d'influence sur la politique du gouvernement. Le premier ministre israélien doit rencontrer Barack Obama le 18 mai prochain à Washington et lui présenter ses propositions.

Ehoud Barak, ministre de la Défense et seul personnage vraiment influent du cabinet, puisqu'il forme depuis un mois avec Nétanyahou un tandem surprenant, compte tenu des rivalités passées des deux hommes, a même laissé entendre mardi que le premier ministre pourrait se révéler plus souple vis-à-vis de la création d'un État palestinien.

Quel que soit son rôle réel, «méchant policier» ou «pompier pyromane», Lieberman n'est en tout cas pas le chef de la diplomatie.

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