"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, juin 26, 2008

BACHIRELASSAD
APARIS
Source : lemonde.fr pour Direct Matin en ligne le 26 juin


Un Syrien à Paris
ou les méandres de la paix au Proche-Orient


L'éventuelle présence du président de la Syrie, Bachar Al-Assad, dans la tribune présidentielle, lors du traditionnel défilé du 14 juillet, suscite des critiques et des réserves. Y compris de la part de certains membres du gouvernement. Le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, a ainsi déclaré que cette présence ne le "remplit pas d'aise". Invité au sommet qui doit porter sur les fonts baptismaux le projet d'Union pour la Méditerranée souhaité par Nicolas Sarkozy, Bachar Al-Assad est convié à assister au défilé militaire comme les autres participants. Pas en tant qu'invité d'honneur comme l'avait été l'émir du Qatar, Hamad bin Khalifa Al-Thani, en 2007.

Après des années de brouilles liées principalement au dossier libanais, la présence à Paris du fils de l'ancien président Hafez Al-Assad illustre un revirement de la politique française. Le prédécesseur de l'actuel chef de l'Etat, Jacques Chirac, qui a annoncé son intention de ne pas assister aux cérémonies, avait été à l'origine d'un refroidissement qui n'est cependant jamais allé jusqu'à la rupture des relations diplomatiques. Très proche de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, qui s'était progressivement fâché avec Damas, Jacques Chirac jugeait, en effet, le régime syrien responsable de l'assassinat de ce dernier, le 14 février 2005, au cours d'un spectaculaire attentat-suicide à la voiture piégée perpétré à Beyrouth. Il se sentait d'autant plus trahi par le régime syrien qu'il avait été le seul chef d'Etat occidental à assister aux obsèques de Hafez Al-Assad, en juin 2000. Il n'avait pas ménagé ses efforts, par la suite, auprès du jeune fils du président défunt, Bachar, plébiscité par référendum le mois suivant.
S'ajoutant à la défiance américaine vis-à-vis de Damas concrétisé par un régime de sanctions adopté en 2003, la prise de distance de la France et des principales capitales arabes avait entraîné en 2005 un isolement du régime syrien, au profit de la relation entretenue de longue date par Damas avec Téhéran. Sous cette pression internationale, la Syrie avait dû se résoudre à retirer totalement du Liban les troupes qui y stationnaient depuis la fin de la guerre civile, en 1989, et qui lui permettaient d'y imposer une tutelle de fait, imposant ou prolongeant à sa guise ses fidèles au sommet de l'Etat.

En dépit de la reculade de 2005, la Syrie a su conserver une influence au pays du Cèdre. La France en a fait le constat en renouant progressivement avec Damas après le départ de Jacques Chirac et l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, en mai 2007. Des émissaires ont été dépêchés vers la capitale syrienne, en juillet puis en novembre, dans l'espoir d'obtenir la coopération du régime syrien pour réduire la fracture entre la majorité et l'opposition libanaises qui recoupe globalement le clivage entre les anti et les pro-syriens au Liban. Après un premier échec, suivi d'une nouvelle prise de distance en décembre, la France a rouvert le canal syrien, à la suite de l'accord de Doha, conclu le 21 mai, qui a permis l'élection d'un président libanais après une vacance de près de six mois. La France a estimé que la Syrie ne s'y était pas opposée et qu'elle pouvait ainsi être "encouragée".
Jacques Chirac mis à part, les principales critiques à la venue de Bachar Al-Assad sont venues des organisations de défense des droits de l'homme et de la liberté d'expression. Le régime syrien, après une timide ouverture (le "Printemps de Damas ") à l'automne 2000, réprime en effet avec constance les rares voix dissidentes, qu'il s'agisse de l'avocat Anouar Al-Bounni, de l'intellectuel Michel Kilo ou de l'ancien député Riyad Seif. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a également désapprouvé la venue du président syrien. Le CRIF met en cause le soutien syrien apporté à la milice du Hezbollah chiite, le principal ennemi d'Israël au Liban. Par le passé, la Syrie a été également accusée, en dépit de démentis officiels, d'avoir hébergé un criminel de guerre nazi, Aloïs Brunner, qui fût, notamment, commandant du camp d'internement de Drancy (Seine-Saint-Denis) en 1943-1944.

Les critiques du CRIF surviennent au moment où Israël a pourtant reconnu avoir repris contact avec la Syrie par le truchement de la Turquie. Les deux pays avaient mis un terme à des négociations de paix en mars 2000, trois mois avant la mort de Hafez Al-Assad. Ces négociations avaient achoppé sur le tracé d'une section de la frontière qui doit séparer les deux pays, à la hauteur de la rive orientale du lac de Tibériade, au pied du plateau syrien du Golan annexé par Israël après sa conquête en 1967. Une autre relation semble aujourd'hui sur les rails.


Gilles Paris

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