"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, août 18, 2007

PASSERELLE
SOURCE : rue89.com
en ligne le 17 août


L'Egypte, porte d'entrée vers Israël
pour les réfugiés soudanais
Par Stéphanie Floray (Journaliste) 15H45 17/08/2007


(Du Caire) Condamnés à vivre en marge d’une société hostile, de plus en plus de réfugiés du Darfour tentent de quitter clandestinement l’Egypte pour Israël. Parfois au péril de leur vie.
Pour Ekhlas, le "voyage" aura duré 35 jours. L’espoir d’une "vie meilleure", à peine quelques heures. Réfugiée au Caire depuis trois ans pour fuir le massacre de sa famille au Darfour, elle décide un soir de juillet de rejoindre clandestinement Israël, avec son mari et ses enfants. "On a traversé l’Egypte dans une vieille 504, cachés sous des couvertures. Au moment de passer, mon fils s’est blessé et est resté coincé. Mon mari a continué le chemin. Moi et ma fille avons repassé la frontière dans l’autre sens. Je ne pouvais pas abandonner mon fils", raconte-t-elle. A peine le temps d’apercevoir au loin les lumières d'Israël, que la police égyptienne les arrête: interrogatoire, jugement militaire. Condamnée d’abord à un an de prison et 300 euros d’amende, Ekhlas a finalement pu revenir au Caire après 25 jours de captivité. Avec ses enfants, mais sans son mari. Lui, a échappé aux autorités israélienne et est désormais entre les mains de l’ONU.
En quelques mois, ces expéditions clandestines vers la Terre promise sont devenues quotidiennes. Depuis juin, ils seraient près de 400 à avoir rejoint Israël, contre seulement 60 en 2006. Tandis qu’au moins 220 africains, en majorité originaires du Darfour, ont été arrêtés à la frontière égyptienne depuis début juillet, selon le gouvernement. Certains, comme Ekhlas ont regagnés le Caire, beaucoup sont toujours détenus. Une rumeur serait à l’origine de cet afflux soudain. Dans les rues, on raconte qu’une centaine de soudanais ont trouvé un travail dans la station balnéaire d’Eilat. "On nous parle de leur salaire, de leur bonheur, on nous dit que les soldats israéliens nous aident à passer. J’ignorais que ce serait si difficile", avoue Ekhlas, dans son modeste appartement de la périphérie du Caire.

En théorie, les Soudanais ont le droit de travailler
Pourtant, depuis juillet, au moins quatre candidats au départ seraient morts aux portes du Sinaï, victimes de tirs ou passages à tabac de la police égyptienne. Selon Gasser Abdel Razek, directeur du bureau régional de Human Rights Watch au Caire, "ce drame est symptomatique de la façon dont sont traités les réfugiés africains et en particulier les soudanais. Ce n’est pas la première fois qu’il y a des morts." Le 30 décembre 2005, une manifestation de réfugiés regroupés depuis des mois dans un parc, à quelques pas du siège du Haut commissariat aux réfugiés, est dissoute par la police. Bilan: 26 morts. Ils protestaient contre la décision du HCR d’annuler tous les entretiens destinés à statuer sur le sort des demandeurs d’asile, suite aux accords de paix passés au Sud Soudan. Pour beaucoup, cette décision met un terme brutal à leur dernier espoir: être reconnus comme réfugié en Egypte pour obtenir ensuite l’asile dans un pays tiers.
"Quand on arrive ici, on ne pense pas y rester. J’ai fait une demande il y a quatre ans pour aller vivre en Australie. Mais j’attends toujours d’être entendu", regrette Abaker, originaire du Sud Soudan. Selon un rapport publié en juillet 2006, par le Centre d’études sur les réfugiés et les migrations forcées de l’Université américaine du Caire, l’Egypte compte entre 120 000 et 150 000 africains ayant fui leur pays. Parmi eux, 37 000 sont recensées comme réfugiés (dont 75% de Soudanais), mais seuls 1% peuvent espérer trouver une place d’accueil à l’étranger. La plupart, sont condamnés à vivre aux marges d’une société hostile, qui les considère comme des concurrents, dans un contexte économique et démographique déjà très délicat. "L’Egypte a signé la convention de 1951 sur les réfugiés, mais imposé des restrictions, notamment sur l’accès au travail, aux soins et à l’éducation, explique Tarek Mahrous, avocat dans une association d’aide aux réfugiés. D’autres accords existent, mais il manque des lois pour les appliquer. En théorie, les Soudanais ont le droit de travailler, mais ils sont considérés étrangers, et doivent fournir un contrat de travail. Or très peu d’entreprises en délivrent ici."

"Malheureusement cela génère beaucoup de racisme"
Beaucoup pointent l’absence de politique claire du gouvernement, qui laisse leur sort aux mains de l’ONU. Le père Simon, responsable de l’église de Sakakini qui vient en aide aux réfugiés, tempère: "Le pays est asphyxié par un taux de chômage d’au moins 30%, les écoles publiques sont pleines à craquer, les hôpitaux aussi. C’est difficile pour tout le monde. Malheureusement cela génère beaucoup de racisme." Même si le discours officiel éyptien a tendance à le nier. La semaine dernière une des enseignantes de l’école de Sakakini, a décidé de partir en Israël, elle aussi. "On l’appris le lendemain et depuis on n’a plus de nouvelles", raconte le père Simon. Pourtant, ici, tous savent désormais le danger qu’ils courent. "Israël et le Soudan sont des pays ennemis. Si tu pars là-bas tu ne reverras pas ta famille, et tu as toutes les chances de te retrouver en prison", estime James, enseignant.
Devant ce drame humanitaire qui se joue à leurs frontières, l’Egypte et Israël tergiversent. Si Olmert a promis d’étudier le cas des 1 200 clandestins soudanais sur son sol, il prévoit aussi de renvoyer les nouveaux migrants en Egypte. Or, Le Caire s’oppose à leur retour. "Heureusement, la société civile israélienne commence à plaider en leur faveur. Il faut espérer que le gouvernement va finir par s’adoucir", estime le père Simon.
Correction 17/08/2007: corrigé Israël à la place de Tel Aviv au deuxième paragraphe.

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