"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, janvier 25, 2007

PASSERELLE
Source : liberation.fr


Les propos récents sur le Québec,
après ceux sur la Chine et le Proche-Orient,
alimentent des doutes sur la stature internationale
de la candidate PS.

Par Jean-Dominique MERCHET




Ségolène a-t-elle le niveau ? Au lendemain des déclarations de la candidate socialiste sur le Québec et après une série d'autres petites phrases, la question est dans tous les esprits. Et pas seulement à droite, où l'on s'en donne à coeur joie. «Chaque matin, on se demande ce qu'on va se prendre sur la figure», assure un cadre socialiste de Seine-et-Marne.

Les sondages confirment cette inquiétude. Selon une enquête Ipsos- le Point (1), Ségolène Royal baisse de trois points au premier tour (29 %) et s'inclinerait devant Nicolas Sarkozy au second, avec 48 % contre 52 %. Pour BVA-Orange (2), la candidate du PS baisse de huit points en un mois (27 %) et perdrait face à Sarkozy, avec quatre points d'écart. Plus grave pour elle, 60 % des Français pensent que le candidat de l'UMP «a plus la stature d'un président de la République» que Ségolène Royal, qui est à 29 % (moins sept points). Pointé dans Libération dès le 15 janvier, notamment à travers un sondage LH2 centré sur les catégories populaires, le trou d'air dans la campagne de Ségolène Royal semble se confirmer.
«Du flair». «C'est un moment de flottement classique dans une campagne. On disait déjà qu'elle n'avait pas le niveau dans la campagne interne et on a vu ce que cela a donné !» explique le député européen Henri Weber (fabiusien). Durant des mois, un procès en incompétence et en légèreté avait été instruit contre elle par ses camarades, à coups de petites phrases vachardes. Aujourd'hui, l'ancien ministre Alain Richard, proche de DSK, «ne [se] fait pas de bile. C'est quelqu'un qui a du flair et une vraie stature psychologique». «C'est un moment difficile, mais, sur le terrain, cela se passe remarquablement bien. Les éléphants sont simplement impatients !» constate une militante royaliste.
Il n'empêche. «Ce qui plombe Ségolène, c'est son absence de maîtrise à l'international», corrige un militant socialiste. «Elle parle trop spontanément et ses voyages sont mal préparés», ajoute un élu PS d'Ile-de-France. «Au fond, ce n'est pas une politique au sens mitterrandien du terme. Elle est dans l'intuition et la preuve. Pas dans le discours. Or elle n'est pas au point et elle parvient à le masquer en France, avec les débats participatifs. Mais, à l'étranger, il faut bien qu'elle parle», analyse un autre responsable socialiste.
Jean-Daniel Lévy, politologue à l'institut CSA, ne le croit pas. «Sa campagne a plus été ébranlée par les impôts que sur l'international, explique-t-il. En désavouant les propositions de Hollande, pourtant soutenues par les classes populaires, elle a dû dire ce qu'elle ferait concrètement. Et, du coup, elle est redescendue sur terre de manière violente.» «Ce qui fait problème, c'est sa manière d'être en politique, affirme François Miquet-Marty, directeur des études politiques de l'institut LH2. L'an dernier, ses prises de positions iconoclastes et inattendues lui ont permis de déplacer les lignes. Cela avait du charme. Mais, aujourd'hui, elle est la candidate officielle du PS à l'Elysée et l'opinion ne lui accorde plus la même liberté. Elle peut même susciter de l'angoisse, car les Français n'attendent pas d'un chef de l'Etat qu'il soit iconoclaste ! Toutes nos enquêtes le montrent : les Français ne plaisantent pas avec l'institution présidentielle.»

Pas tout à fait convaincu, Henri Weber en appelle, lui, aux mânes de Tocqueville : «Il décrivait deux formes de représentation du peuple. La démocratie aristocratique, où le peuple est assez modeste pour confier le gouvernement à des gens supérieurs. Et la démocratie démocratique, où le peuple désigne des représentants qui lui sont proches et semblables, lorsqu'il ne croit plus au bluff de l'expertise et de la compétence. Reste à savoir dans quelle période nous sommes», s'interroge-t-il prudemment. Marc Sadoun, auteur de la Démocratie en France (Gallimard), distingue, lui aussi, deux conceptions de la politique : «Soit elle relève du savoir et elle est réservée à une minorité de gens compétents. Soit elle relève de l'opinion, et la compétence est alors universellement distribuée. Dans le premier cas, tout ce qui s'écarte de la norme de vérité admise fait tâche. C'est ce qui arrive lorsque Ségolène Royal ne fait pas les réponses consacrées sur les affaires internationales.»


(1) Réalisé les 10 et 20 janvier auprès de 963 personnes.

(2) Réalisé les 22 et 23 janvier auprès de 954 personnes.

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