"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, mars 26, 2006

PASSERELLE

Source : lacroix.com daté du 27 mars 2006


LES ELECTIONS EN ISRAEL


Les élections législatives israéliennes se tiennent lundi 27 mars dans tout le pays. Les candidats de tous les partis insistent en fin de campagne sur les problèmes sociaux


Benny Katsover se souvient de ce jour de 1985 où, participant à une rencontre avec Ehoud Olmert, actuel premier ministre par intérim, leader du parti Kadima, celui-ci lui dit : « Si je pouvais être sûr qu’au moins un million de juifs viendront en Israël, je reconnaîtrais votre droit à vivre ici à Elon Moreh. » Cette phrase est restée gravée dans la mémoire de Benny Katsover. Cinq ans plus tard, plus d’un million de juifs de l’ex-Union soviétique arrivaient en Israël et aujourd’hui, celui qui a succédé à Ariel Sharon annonce un plan de retrait de plusieurs implantations de Cisjordanie, dont Elon Moreh, au profit d’autres grands blocs de colonies qui seront renforcés.« Ehoud Olmert a perdu la foi en Israël », assène Benny Katsover. Debout sur le balcon de sa maison bâtie sur une colline, il embrasse « les frontières du pays, à l’ouest la Méditerranée, à l’est la Jordanie, au sud Jérusalem ». À droite, en contrebas, le regard plonge sur la grande ville palestinienne de Naplouse, Shekhem pour les juifs, selon le nom biblique. Pour Benny Katsover, père de sept enfants, tous installés dans des colonies, la présence des juifs dans ces collines de Cisjordanie, ou Samarie, est attestée par les textes bibliques.Cinquante-huit ans, haute silhouette ascétique, yeux verts, barbe poivre et sel, son pistolet dans la ceinture, Benny Katsover n’a rien perdu de sa combativité. Le cendrier devant lui déborde de mégots, les élections législatives israéliennes le rendent nerveux. « C’est Olmert qui me met dans cet état. S’il est élu premier ministre et persiste à vouloir nous évacuer, je crois que nous serons capables de mobiliser suffisamment de gens comme à Amona et alors il réfléchira à deux fois avant de mettre son plan à exécution. » Amona est une colonie sauvage qu’Ehoud Olmert a fait évacuer en février dernier. Les affrontements entre les soldats israéliens et les colons religieux sous l’œil des caméras ont été violents et ont fait de nombreux blessés ; neuf bâtiments ont été détruits. Toutefois, bravant les ordres d’évacuation, une trentaine de familles irréductibles résistent toujours dans l’idée qu’une fois la tension apaisée, elles rebâtiront leurs maisons.
"La rédemption complète du peuple juif"Benny Katsover est un disciple du rabbin Kook, un extrémiste religieux pour qui «la rédemption complète du peuple juif ne peut intervenir que lorsque les exilés auront regagné l’intégralité de la terre biblique». De leur point de vue, l’actuelle Cisjordanie est au cœur des frontières de la promesse. Partisans du Grand Israël et donc de la conquête des Territoires, avec ou sans l’accord du gouvernement, les partisans du rabbin Kook se sont donc lancés dans la colonisation de la Judée (sud de la Cisjordanie) avec d’abord la création en 1967 de Kfar Etzion, à une vingtaine de kilomètres au sud de Jérusalem, devenu plus tard le Goush Etzion, en 1968, l’implantation de religieux juifs en plein cœur d’Hébron, puis Elon Moreh, première colonie de Samarie, à quelques encablures de Naplouse.Il a fait partie de ces « pionniers » religieux convaincus que le peuple juif devait revenir en Samarie. En 1973, la décision est prise d’installer des familles à Elon Moreh, « nom qui figure dans la Torah ». « Selon la Bible, dit encore Benny Katsover, c’est le premier endroit où Abraham s’est arrêté dans le pays de Canaan, et où Dieu lui apparut et lui a dit : “C’est à ta postérité que je donnerai ce pays” ». Une vingtaine de familles juives et de célibataires sont prêts à suivre. Mais le gouvernement de l’époque est contre. Entre-temps la guerre du Kippour a éclaté. Loin de s’arrêter dans leur projet, Benny Katsover et ses partisans cherchent des soutiens politiques qu’ils trouvent auprès d’un militaire : Ariel Sharon.
La colonisation des Territoires palestiniens par le "fait accompli"Un premier noyau s’installe en 1974, mais Yitzhak Rabin, alors premier ministre, envoie l’armée les déloger. Les colons résistent déjà. Un large mouvement nationaliste religieux, Goush Emounim, se joint aux colons. Après plusieurs démonstrations de force, Elon Moreh prend forme et devient la colonie la plus au nord de la Cisjordanie, « un véritable front pour résister à toute invasion arabe », explique Benny Katsover qui dirigera le conseil régional de Samarie de 1980 à 1992. Ariel Sharon assurera l’édification de la colonie et de toutes ses infrastructures. Une route a été tracée il y a huit ans pour relier Elon Moreh à la vallée du Jourdain, mais elle n’a jamais été goudronnée.Elon Moreh est l’exemple de la colonisation des Territoires palestiniens par la méthode bien rodée du « fait accompli », appuyée simultanément par un fort lobbying. Aujourd’hui la colonie compte 240 familles, réparties sur quatre collines dont l’une est occupée par des petites industries car, ici, il n’y a pas d’agriculture. La plupart des colons exercent des professions libérales ou vont travailler et étudier à Tel-Aviv. Un bataillon de l’armée israélienne posté
"Pourquoi donner plus de terre aux Palestiniens ?"A quelques mètres de la colonie assure leur sécurité. « Ce n’est pas suffisant. Nous devons organiser nos propres patrouilles et payer des gardes de sécurité à l’entrée », explique Benny Katsover. Il y a deux ans, un Palestinien de Naplouse s’est introduit dans la colonie et a assassiné quatre membres d’une famille d’Elon Moreh. « Pourquoi donner plus de terre aux Palestiniens ?, s’emporte-t-il. Pour qu’ils continuent de nous tuer ! Ils ont 22 pays où ils peuvent aller s’installer. Nous, nous n’avons que cette terre. Regardez la taille de la Samarie, c’est 75 kilomètres de large seulement ! Qui dans l’histoire a jamais parlé de leur donner un État ? C’est le plus grand mensonge de notre siècle. Avant nous, la Samarie était sous domination jordanienne, Gaza était égyptienne ! »À l’approche des élections, sa colère semble vaine. Les familles d’Elon Moreh sentent la menace d’expulsion se préciser. Après l’évacuation de Gaza l’été dernier, le départ de certaines zones de Cisjordanie semble inévitable. Comme si le mouvement lancé par Ariel Sharon, pourtant le père de la colonisation, ne pouvait plus s’arrêter. « C’est très difficile de mobiliser les familles pour ces élections, convient Benny Katsover. Les gens ne semblent plus croire en rien, ni dans le Parlement, ni dans les hommes politiques, beaucoup me disent qu’ils vont s’abstenir de voter. La démocratie israélienne est en danger ! »Reste que dans ce bastion de la colonisation idéologique, le Parti national religieux (PNR), le Likoud de Benyamin Netanyahou et Israël Beytenu d’Avigdor Lieberman, pourraient faire de bons scores. Mais cela suffira-t-il pour sauver Elon Moreh ?


Agnès ROTIVEL, à Elon Moreh (Cisjordanie)

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