"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

vendredi, mars 17, 2006

INFODERNIERE

De sérieux incidents à caractère antisémite ont eu lieu, la semaine dernière, dans une faculté tunisienne (voir l'information que nous reproduisions en début de semaine, provenant de la newsletter du CRIF).

Nous publions la réaction, à ces incidents, de l'Assiociation du manifeste des libertés menée par Tewfik Allal, intellectuel d'origine algérienne. Cette association qui milite pour un islam "ouvert", "libéré", regroupe des centaines de membres venant de tous bords, de tous horizons. Nombre d'entre eux sont issus du monde de l'immigration.





Antisémitisme
à la faculté de la Manouba (Tunis)


Le 10 mars dernier, un événement très grave s¹est déroulé à la faculté de la Manouba, un des principaux établissements universitaires de Tunis, à l¹occasion d¹une cérémonie en l¹honneur de feu Paul Sebag.Paul Sebag, mort en 2004, est un sociologue juif tunisien qui a consacré sa vie à la Tunisie. Membre du Parti communiste dès sa jeunesse, militant de la lutte pour l¹indépendance, il a fait de son pays son objet d¹études, et ses livres font encore référence aujourd¹hui.Bien qu¹ayant émigré en France à la fin des années 1970, il avait exprimé son désir de faire don de sa bibliothèque à l¹université de la Manouba. C¹est donc l¹inauguration du Fonds Paul-Sebag que l¹on célébrait le 10 mars, en présence de sa fille, de quelques-uns de ses amis juifs tunisiens et de nombreux collègues.C¹est à cette occasion que la faculté a été le théâtre d¹un déchaînement antisémite de la part d¹un groupe d¹une cinquantaine d¹étudiants. Barrant le passage aux invités, ils ont crié des insultes à l¹adresse des participants et de la famille de Paul Sebag : "Sionistes !", "Amis des juifs !" Malgré les propos racistes qui fusaient, la cérémonie a suivi son cours, mais les étudiants sont restés devant la salle durant trois heures, continuant à manifester. Un professeur, essayant de les calmer, a même été giflé pendant que d¹autres personnes continuaient d¹être insultées.Ce déchaînement antisémite de la part de jeunes étudiants, à l¹intérieur même de leur faculté, révèle la gravité d¹un problème que les Tunisiens ont longtemps essayé d¹occulter sous le masque d¹une Tunisie accueillante et tolérante. Si elle a pu jadis avoir quelque réalité, cette image est depuis longtemps obsolète. Comme les autres opinions arabes, l¹opinion tunisienne est travaillée par la virulence des discours nationalistes xénophobes et par la rhétorique de l¹islam politique. Elle est, en outre, aujourd¹hui à l¹écoute des chaînes arabes les plus farouchement racistes comme "El Manar", chaîne très regardée du Hezbollah libanais. Ces courants instrumentalisent le très réel drame des Palestiniens, qui sert de justification à toutes les dérives antijuives.Des personnes ont certes dénoncé depuis plusieurs années chaque manifestation d¹un antisémitisme qui n¹a cessé de gagner du terrain, sans pour autant être suivis. Plus fréquemment, le silence, l¹indifférence et la politique de l¹autruche ont prévalu chez la plupart des intellectuels qui ont refusé de voir les ravages d¹une pathologie antisémite se développant particulièrement dans la jeunesse. Leur passivité a ouvert un boulevard aux offensives des discours xénophobes, qui n¹ont trouvé aucun contre-discours capable de les arrêter. Ainsi, comme ailleurs dans le monde musulman, les intellectuels tunisiens, qui ont négligé leur devoir de transmission de l'histoire de leur pays, portent une lourde part de responsabilité dans ce qui arrive aujourd¹hui.Les événements du 10 mars suscitent l¹indignation du corps enseignant tunisien, qui se mobilise pour exprimer ­ enfin ­ son refus de la dérive. Il faut espérer que ce réveil tardif mais important inaugure une véritable prise de conscience chez des secteurs plus larges de l¹opinion.Dénonçant depuis sa création l¹antisémitisme qui se répand dans le monde arabe et musulman, le Manifeste des libertés apporte son soutien à cette mobilisation.



ASSOCIATION DU MANIFESTE DES LIBERTES,

Paris, le 15 mars 2006


manifeste@manifeste.org

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