"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, octobre 18, 2005



CHRONIC
de Philippe MEYER




Le Quai d’Orsay éclaboussé
par des tâches de pétrole

Le programme « pétrole contre nourriture » qui a permis à un Irak de Saddam Hussein toujours sous embargo, entre 1996 et 2003, de vendre du pétrole en échange de denrées alimentaires et de médicaments, n’en finit pas de révéler ses scandales occultes et sulfureux. Le dernier en date vaut le détour. Jean-Bernard Mérimée, ambassadeur de France aux Nations unies de 1991 à 1995, et ambassadeur de France à Rome de 1995 à 1998, a été mis en examen mercredi 12 octobre par le juge d'instruction Philippe Courroye pour « trafic d'influence » et « corruption active d'agent public étranger » dans l'enquête française sur d'éventuels détournements en marge du programme de l’ONU, « pétrole contre nourriture ». Il s’agit de la deuxième mise en cause d’un diplomate français de haut rang, un mois après celle de Serge Boidevaix, ancien secrétaire général du Quai d'Orsay. Onze personnalités françaises ont été désignées dans les annexes du rapport établi par l'ONU quant aux scandales ayant entouré ce très contestable programme d’aide humanitaire à l’Irak. Jean-Bernard Mérimée est soupçonné d'avoir bénéficié de larges sommes du régime de Saddam Hussein sous forme de bons de pétrole cédés ensuite à Fenar Petroleum, société agréée par l'ONU. Il aurait ainsi reçu en 2001 l'équivalent de 2 millions de dollars en baril de pétrole. D'autres personnalités sont également poursuivies dans ce dossier.

La France, championne du monde de la croisade anti-américaine lors de l’intervention militaire en Irak, arguant alors de prétextes bassement financiers pour justifier la décision du Président Bush, vient ainsi de se faire prendre la main dans le sac. Il est des ironies dont seule l’Histoire a le secret. Alors bien sûr, les Autorités françaises ont d’emblé cherché à atténué le scandale, ou du moins à le relativiser. Le porte-parole du Quai d’Orsay a précisé que les deux hommes « font l'objet d'une procédure judiciaire au titre de leurs activités privées, engagées après leur départ à la retraite ». Il a en outre rappelé que « les autorités françaises ont pleinement coopéré et continuent de coopérer, en toute transparence, aux enquêtes menées ». Interrogé lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le ministre de la Justice Pascal Clément a souhaité que « toute la lumière soit faite et que l'aide internationale puisse garder toute sa crédibilité dans le monde entier ». Il est d’ailleurs intéressant de souligner que la presse et les médias français sont restés étrangement silencieux sur cette affaire.

Mais de qui se moque-t-on ? Voilà des personnalités de premier plan du Quai d’Orsay soupçonnées d’avoir trempé jusqu’au cou dans des scandales de corruption et de détournement de fonds avec les autorités irakiennes menées alors par Saddam Hussein, jusqu’à la veille même de l’intervention américaine. Or il est difficile de penser que des dirigeants aussi hauts placés de la diplomatie française aient pu élaborer et mettre en œuvre de tels circuits de financement et de tels schémas de détournement de façon totalement isolée. Mais quand bien même, si tel avait été le cas, ces négligences de la part de leurs supérieurs hiérarchiques, et ils ne sont pas si nombreux à la tête de l’Etat, vaudraient aujourd’hui à ces derniers des sanctions tout aussi exemplaires. Dans les deux cas, la complicité ou l’ignorance, la chaîne de responsabilité doit monter plus haut. Ces deux hommes ne doivent pas servir de fusibles, comme c’est si souvent le cas dans les scandales de tout ordre révélés au sein des autorités politiques françaises.

Plus grave encore, cette sale affaire démontre si besoin était que la politique arabe de la France telle qu’elle existe depuis de nombreuses décennies ne repose pas uniquement sur des fondements idéologiques. Les intérêts financiers, qu’ils soient officiels ou occultes, jouent un rôle clé dans l’un des axes les plus forts de la politique étrangère de la France. Le soutien et la défense par le Quai d’Orsay de la plupart des régimes arabes de la planète s’appuient certes sur des motivations politiques et historiques, mais également sur des enjeux financiers que ces messieurs en costumes gris de notre diplomatie ont de plus en plus de mal à cacher. Pour un scandale qui arrive au grand jour, combien de sombres affaires sont laissées dans l’ombre et passent à travers les filets de la justice ? Or cette politique arabe de la France, dont les fondements réels semblent ainsi si souvent être nettement moins purs que les grandes diatribes droit-de-l’hommistes des discours qui l’accompagnent, a on le sait des conséquences majeures. Du parti pris systématique contre Israël de notre diplomatie, indépendamment des semblants de signes de rapprochement très « politiquement corrects » qui ont récemment émergé, à la désinformation d’une partie de nos médias, en passant par l’impact sur certains esprits faibles de nos villes et de nos banlieues. Qu’ils soient simples citoyens ayant du mal à s’intégrer dans la société et recherchant dans le juif – représentant de la politique israélienne - la cause de tous leurs malheurs, ou pseudo humoristes de bas étage recherchant dans un antisionisme affiché, qui cache en réalité un antisémitisme farouche, le moyen très populiste de retrouver un public et une notoriété qui les ont depuis longtemps abandonné.

Finalement, ce scandale qui éclabousse le Quai d’Orsay de tâches de pétrole salissantes et indélébiles, laisse penser que la malhonnêteté intellectuelle si souvent avérée chez certains des siens peut aller de pair avec la malhonnêteté tout court si souvent dénoncée chez les autres. Tel est pris qui croyait prendre !

Philippe MEYER

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